top of page

Pourquoi une charte numérique ne suffit-elle pas ?

Dernière mise à jour : 8 avr. 2020

La charte numérique demandée aux entreprises de plus de 50 employés est en place depuis plus de 2 ans. Quel bilan global tirer de cette législation ? Le comportement des collaborateurs a-t-il évolué positivement ? Nous vous expliquons pourquoi nous pensons que cette mesure est importante mais insuffisante.

Depuis le 1er janvier 2017, les entreprises sont tenues d’exercer un droit à la déconnexion pour leurs employés et leur permettre ainsi de prévenir les risques psychosociaux liés à la surcharge numérique au travail. Entre autres applications, cette loi du 8 août 2016 demande à la direction des entreprises d’établir une négociation syndicale puis de rédiger une charte de bon usage numérique si un accord n’est pas trouvé.




Pourquoi cette mesure est-elle trop générale ?


Cette charte présente les bons comportements à adopter pour conserver une relation saine avec l’email professionnel. Cette charte, par son action de s’appliquer à tous de la même façon, crée une forme d’égalité des agissements quel que soit le poste occupé dans l’écosystème professionnel. Seulement, ce fonctionnement général crée aussi sa limite : pour accompagner au mieux l’amélioration des comportements humains, il semble essentiel de se concentrer sur le spécifique.


Un changement à faire auprès des collaborateurs


Quel que soit le domaine, aucune solution n’est universelle. Définir une charte du mail, de la qualité de vie au travail ou de la réunion parfaite revient à dire qu’il existe une façon de faire qui contente tout le monde. Mais les collaborateurs ont des besoins complètement différents. Établir une charte générale, pour tous mais pas pour chacun, est une démarche bien insuffisante.



Un comportement trop individuel


Les difficultés créées par l’échange du mail (28% du temps de travail sur une journée) et ce que nous aimons appeler la “réunionite” (25% du temps pour les réunions) sont dues à ce manque de congruence des comportements numériques. Chacun agit selon sa propre règle, négligeant les conséquences de ses actions sur son interlocuteur. Alors comment agir plus en profondeur pour réellement faire évoluer les comportements ?


Utiliser la charte comme base de réflexion


Tout d’abord, il est essentiel de ne pas négliger l’importance de cette charte, même générale, afin de poser les bases d’une prise de conscience numérique chez les collaborateurs. La négociation annuelle permettra une mise à jour de la charte régulière pour la rendre toujours plus pertinente et adaptée. Elle s’inscrira alors dans un cycle d’amélioration continu.


Passer activement à l’amélioration de chacun


Ensuite, il s’agit de changer les comportements plus activement. La charte, agissant comme un règlement ou un code de conduite, a la particularité d’être mise de côté rapidement dans les esprits. Or c’est à chaque envoi de mail ou programmation de réunion que cette charte devrait être effective. Une pratique quotidienne de la remise en question numérique s’impose donc naturellement. Il faut redonner la possibilité d’agir et de s’exprimer aux collaborateurs pour ne pas s’inscrire dans ce fonctionnement clivant de “ceux qui suivent” et “ceux qui sont sanctionnés”.



Pourquoi changer les comportements, et non les règles ?


Un énième règlement placardé au mur ne fera pas bouger la façon dont vos mails apparaissent dans votre boîte de réception. La charte est une première étape à prendre en considération. Désormais le mot d’ordre est à l’action. Aux entreprises et à chacun de choisir les bons outils pour garder un œil vigilant et averti sur la question du comportement numérique. C’est à travers le dialogue, les retours et la remise en question que les mentalités changeront, nous en sommes convaincus.


En savoir plus sur la charte numérique


La charte numérique sur le site Legalis

Une explication approfondie sur le droit à la déconnexion dans la charte

25 vues0 commentaire